mercredi 27 octobre 2010

Répétition générale Klaxon : changement de date

Marc et son équipe vous invitent en exclusivité à une répétition générale ouverte
de Klaxon, trompettes et pétarades
de Dario Fo mise en scène Marc Prin
le dimanche 14 novembre à 15h00
(et non plus le lundi 15 au soir)
au théâtre de Nanterre Amandiers.
A quelques jours de la première, il s'agira pour les comédiens d'expérimenter la réception de leur travail par le public (vous !) et la répétition sera suivie d'un échange.
Il faut organiser le co-voiturage pour se rendre sur place (pas de car prévu) : 5 voitures devraient faire l'affaire.
Les gentils papas et/ou gentilles mamans et/ou gentils grands frères et/ou gentilles grandes soeurs qui conduiront sont bien entendu cordialement et exceptionnellement invités aussi.

vendredi 22 octobre 2010

Klaxon : petit privilège entre amis

Marc et son équipe vous invitent en exclusivité à une répétition générale ouverte
de Klaxon, trompettes et pétarades
de Dario Fo mise en scène Marc Prin
le lundi 15 novembre à 19h30
au théâtre de Nanterre Amandiers.
A quelques jours de la première, il s'agira pour les comédiens d'expérimenter la réception de leur travail par le public (vous !) et la répétition sera suivie d'un échange.
Il faut organiser le co-voiturage pour se rendre sur place (pas de car prévu) : 5 voitures devraient faire l'affaire.
Les gentils papas et/ou gentilles mamans et/ou gentils grands frères et/ou gentilles grandes soeurs qui conduiront sont bien entendu cordialement et exceptionnellement invités aussi.

A la recherche de la Salopette blanche, épisode 1

Bon, j'ai un peu regardé sur la Toile pour trouver de bonnes affaires pour des combis de peintres blanches à acheter pas trop loin de chez nous, et c'est pas la joie pour le porte monnaie (les vraies bonnes combis de pros atteignant parfois les 70 €, puis 58 €, la moins onéreuse à 27€, pour des salopettes en coton bien résistantes je veux dire). Néanmoins, j'ai été regarder sur le site de Leroy Merlin (il y en a un à la Patte d'oie d'Herblay) et j'ai trouvé deux modèles à environ 8€ et 4€ mais qui ressemblent plus à une combi d'apiculteur, ça recouvre les bras et il y a une capuche qu'on peut rabbatre, c'est fait d'une matière assez fine je pense. C'est peut être pas ce qu'on recherche, mais on peut l'enlever facilement, et ca pourrait nous permettre de s'en servir pour s'entrainer sans mettre trop cher. A moins que le modèle convienne !
Je vous met les lien ci dessous
- Celle ci peut faire un peu hopital mais elle est lavable (par contre elle n'est pas imperméable) :

Celle à 3€

Celle à 8€

jeudi 21 octobre 2010

Séance n°6 du jeudi 21 octobre

Comme à notre habitude, nous débutons la séance par une discussion a propos du précédent journal de bord (celui d’Anastasia). Ensuite, nous avons débattu sur le choix d’une tenue pour les prochaines séances de travail. Nous avons opté pour des tenues, je le rappelle, confortables, près du corps et neutres, blanches si possible comme la page blanche sur laquelle nous allons « peindre du Novarina ». Prévoir également un marcel blanc. Après cela, nous nous sommes vite mis au travail !

-1ère phase de travail

Pour commencer l’échauffement, Marc nous a fait faire plusieurs exercices de relaxation, au sol. Le premier était simple, il consistait à se mettre sur le dos, les bras le long du corps, les talons contre fesses. A l’inspiration, il fallait monter le pubis le plus haut possible, puis à l’expiration redescendre tout doucement. Au début je sentais mes jambes trembler. Je me suis donc concentrer sur ma respiration et j’essayais de ne pas penser à mon corps ce qui a été très utile puisque par la suite je me suis rendue compte que mon corps effectuait le mouvement de lui-même. J’avais l’impression qu’on me portait par la taille alors qu’en fait ce n’était que moi. Pour le deuxième exercice, nous étions allongées sur le sol, jambes tendues, bras perpendiculaires au reste du corps. Toujours sur notre repiration, il fallait l’intégrer dans le mouvement suivant : rejoindre, dans une grande inspiration, les deux paumes de mains en glissant l’une d’entre elles sur la poitrine puis sur le bras opposé. On se retrouvait alors positionner sur le côté. Puis lors de l’expiration, revenir à la position de départ avec le même mouvement mais dans le sens inverse. J’ai adoré cet exercice car il faisait extrêmement du bien ! Au fur et à mesure que je roulais, non seulement ça devenait un automatisme pour mon corps mais en plus tous mes os et tous mes muscles recevaient une sorte de pression, un peu comme si c’était le sol qui me massait ! Le troisième exercice était le même avec une contrainte en plus : intégrer la parole et plus exactement balancer notre partition de Novarina. Pour le quatrième exercice, nous devions rouler dans une direction, toujours en balançant des phrases de notre partition, et lorsque nous rencontrions un obstacle il fallait repartir dans l’autre sens etc. Le cinquième exercice était le même que le précédent seulement lorsque nous rencontrions un obstacle (une personne) il fallait lui rouler dessus. Ces trois derniers exercices, là où la parole devait sortir, étaient plus compliqués que les précédents (pour ma part). Tout d’abord, le fait d’entendre toutes les partitions « s’entrechoquer » me perturbait, souvent je réfléchissais et je m’arrêtais pour reprendre mes phrases ! D’autre part, les deux derniers exercices étaient très fatiguant, je ne savais plus où « mettre » ma respiration (entre quels mots, entre quels mouvement) souvent je me suis arrêtée pour reprendre mon souffle ! Mais je trouve aussi que c’était des exercices intéressants et utiles pour nous. J’ai évidement comprit le principe des exercices qui était d’apprendre à « vomir » ses partitions, de façon naturelle et dans n’importe quelle situation mais je n’y suis pas parvenue pour autant. Cependant, je pense qu’avec une meilleure maîtrise des mots et avec encore plus de concentration, j’y serais mieux arrivé (c’est certain !). J’ai aussi adoré le message qui était livré à travers le dernier exercice, en rapport avec la pièce que nous expérimentons avec une certaine distance : « Lorsqu’on rencontre un obstacle, on fait tout pour le franchir ! On ne recule pas devant la difficulté ! »

Pour conclure cette première phase de travail, j’ai pu constater lorsque je prenais des notes et que je regardais mes camarades effectuer les exercices, que le fait de rouler et de bouger comme nous l’avons fait, me faisait penser à une espèce de danse ou à une espèce de tableau et je me suis dit que cela pourrait être une piste pour le travail avec la peinture…

-2ème phase de travail

Nous avons attaqué notre projet, toutes munit d’une bassine (Rappel : les bassines de couleur (verte, orange, bleue, jaune) sont recommandées). Nous avons surtout travaillé l’entrée, un groupe à « jardin » et un autre à cour (neutres, bassines à la main, regard tourné vers le spectateur). Nous avons posé nos bassines puis entamer l’exercice du déséquilibriste. Nous l’avons recommencer plusieurs fois en rappelant qu’il fallait penser à la trajectoire de sa créature, à son dessin et ne pas se cantonner à ce qui a déjà été proposé mais toujours inventer de nouveaux « monstres », continuer de se lancer, prendre des initiatives, créer toujours plus ! Puis nous avons pensé à une nouvelle direction de travail qui est l’accumulation, l’emballement des énumérations d’Agnès. Au départ c’est elle qui appelle les créatures, puis tout va de plus en plus vite et au final elle nomme les « monstres » qui rentrent d’eux-mêmes. Cela m’a fait penser aux Chaises de Ionesco. Je trouve que cette séance du déséquilibriste est essentielle pour bien nous mettre en jambe pour la suite. Nous avons poursuivi le travail tous en corrigeant certaines choses en en améliorant d’autres, de nouvelles têtes sont apparues sur le plateau notamment Morgane, Elodie, Clémence, Valentine qui ont su trouver leur place et bien placer leur voix. Cependant elles étaient toutes sur le plateau, debout, ce qui était répétitif. Pour ma part, je tenais pour mon premier passage (d’ailleurs je n’attendais que ça) à être sur des chaises (je n’avais pas d’escarbot sous la main malheureusement) car nous avions déjà imaginé avec Marine comment nous mettrions en scène le chantre 1 et le chantre 2 (en hauteur avec deux boîtes de conserve reliées par un fil etc. des choses complètement farfelues). Pourtant Marc en décida autrement. Il décida de nous faire travailler au sol, mais sans se déplacer « par les pieds ». Je devais également interpréter la partition de Marine à la « Louis De Funès » La pour le coup, je faisais moins la maline ! Mais j’étais contente aussi de travailler comme ça, ça m’a permit de bien comprendre que Novarina c’est physique !! Mais je pense avoir trouvé ma place dans ce projet et j’en suis contente mais aussi avoir répondu aux attentes des deux encadrants … ( ?)

J’attends la prochaine séance avec impatience, de m’investir davantage, de progresser toujours plus ça a été une séance constructive pour moi. Mais je trouve aussi que tout le monde s’est bien débrouillé, malgré la fatigue…

Cynthiou =)

mardi 19 octobre 2010

Choses à apporter

Il faut bien aborder aussi les questions désagréables !
Comme vous le savez, les sorties ne sont pas gratuites et réclament même une participation de votre part (même si le lycée prend en charge le transport et certaines sorties).
Je vous demande donc d'apporter un chèque de 60 euros à l'ordre de l'agent comptable du lycée Montesquieu dès jeudi si possible.
N'oubliez pas aussi que demain vous composez et qu'il faut apporter le livre (L'Illusion comique) et le fascicule IMPERATIVEMENT - sous peine de ne pas pouvoir traiter les sujets.
Et pour jeudi encore, n'oubliez pas votre bassine (sic!) et éventuellement une proposition non de costume mais de tenue de travail. Et votre pipeau si vous voulez accompagner Marine...
Et n'oubliez pas non plus votre analyse des Chaises.

vendredi 15 octobre 2010

Performance : l'exemples des "anthropométries" d'Yves Klein









Yves Klein, Anthropométrie de l'époque bleue, 1960
La "technique des pinceaux vivants", ou "anthropométrie"
(c'est le terme inventé par Pierre Restany, le théoricien du mouvement des "Nouveaux Réalistes", dans les années 1960 - du grec anthropos : homme, et métrie : mesure - pour décrire la technique de Klein), revient à laisser au corps humain le soin de faire le tableau, mettant ainsi l’artiste en retrait. Chez Klein un lien intime unit la peinture au corps et à la chair.

“Je dirigeais, en tournant rapidement autour de cette fantastique surface
au sol, tous les mouvements et déplacements du modèle qui, d’ailleurs, grisée par l’action et par le bleu vu de si près et en contact avec sa chair, finissait par ne plus m’entendre lui hurler: ” encore un peu à droite”, “là, revenez en roulant sur le ventre et sur le dos”, “venez de ce côté là!”, “écrasez votre sein droit sur cet endroit précis”. Yves Klein


Les Anthropométries sont souvent le résultat de performances réalisées
en public avec des modèles dont les corps enduits de peinture impriment leurs empreintes sur la toile, leurs mises en scène participent elles aussi de la conception que Klein se faisait de l’art : créer dans l'instant, par la surprise et la provocation, une sensibilité nouvelle.

Ainsi le 9 mars 1960 que Klein organise sa premiére performance "anthropométrique", à la Galerie internationale d'art contemporain de Maurice d'Arquian à Paris, devant une centaine d'artistes, critiques et collectionneurs. Neuf musiciens accompagnent la cérémonie. Trois modèles se badigeonnent les seins, le ventre et les cuisses de couleur bleue. Elles réalisent ensuite diverses anthropométries, en se plaquant ou se trainant au sol, dont la plus connue est "Anthropométrie de l'époque bleue". Yves Klein, en tenue de soirée, s’y présente en chef de cérémonie, dirigeant à la fois ses violons et les femmes peintes qui laisseront leur trace sur la toile. Cette soirée fut la première manifestation d'u mouvement naissant des "Nouveaux réalistes" qui réunit autour de Pierre Restany et d'Yves Klein, Tinguely, Hains, Arman, Dufrêne, Raysse et Spoerri.

L'Art Brut et ses créatures : un écho au monde novarinien



















Oeuvres : Paul AMAR La Planète des singes, 2000. coquillages peints, 137 x 70 x 22 cm,
CARLO sans titre, 1964 gouache sur papier, 70 x 50 cm Paul DUHEM sans titre, 1999 huile et crayons de couleur sur papier, 40.5 x 28.8 cm Auguste FORESSTIER sans titre, entre 1935 et 1949.assemblage de pièces de bois sculpté et de divers matériaux, Johann HAUSER Königin Elisabeth, vers 1969.crayons de couleur sur papier, 40 x 30 cm Pascal-Désir MAISONNEUVE Tête cornue, entre 1927 et 1928.assemblage de coquillages divers, haut.: 47.5 cm André ROBILLARD sans titre, 1964.assemblage de bois et de matériaux de récupération divers, long.: 118 cm.

Le terme "Art Brut" a été inventé par le peintre Jean Dubuffet dans les années 1940 pour désigner les productions graphiques et plastiques de créateurs sans formation académique qui pratiquent leur art sans souci de la postérité, ni même de publicité, et hors de tout réseau marchand ou muséal. Ce sont souvent des marginaux, des aliénés.
Ce qui fascine Dubuffet, qui rassemble une gigantesque collection aujourd'hui déposée à Lausanne, c'est d'une part la puissance et la liberté sauvage d'expression de la plupart de ses oeuvres, débarrassées des pratiques reçues et du souci de plaire, d'autre part l'inventivité des moyens et des manières (matériaux divers de récupération, supports de tout genre, collages, montages, assemblages, etc.) et enfin, la capacité démiurgique à créer des mondes autonomes, formidablement cohérents (pour ne pas dire obsessionnels).
Sur tous ces points, le théâtre de Novarina me paraît entrer en écho avec cette création hors-norme, même s'il est très loin de correspondre à la définition d'un artiste autodidacte et non instruit.
Lui-même est plasticien et il a d'ailleurs entretenu une correspondance avec Dubuffet.
D'abord, c'est comme si Novarina commençait pour écrire du théâtre par se priver de tout ce qui faisait jusqu'à lui théâtre : intrigue, personnages, thèmes, dialogues cohérents et suivis, etc. pour repartir de zéro, de rien, et réinventer un nouveau langage et une nouvelle manière de faire du théâtre, libre, sauvage, élémentaire.
Ensuite, le monde et le langage "novariniens", bien qu'étranges et d'abord privés de sens commun, donnent malgré tout une grande impression de cohérence, d'unité, d'autonomie ou d'autarcie : il est peuplé de figures (ou de "créatures") inédites, imaginaires mais qui forment un tout, comme un grand organisme ou une petite société.
Moi, j'ai l'impression de reconnaître dans certaines figures proposées par les artistes bruts ci-dessus certaines figures de L'Acte inconnu.
Et vous ?
Pour les gourmands, adresses du
site de la Collection de l'Art Brut à Lausanne (Suisse) : www.artbrut.ch
site de la collection d'art brut du musée de Villeneuve d'Ascq :www.musee-lam.fr

jeudi 14 octobre 2010

JDB 14.10.10

Nous sommes le Jeudi 14 Octobre 2010, et c'est aujourd'hui notre cinquième séance de théâtre. Comme les précédentes, nous commençons par un récapitulatif de la séance passée, afin de voir où en est la progression de notre travail. Nous revenons ainsi longuement sur l'exercice de la semaine dernière, celui des "créatures" de la partition d'Agnès. Chacun donne son ressenti face à cet exercice et il en ressort des divergences d'opinion. En effet certaines se sentent davantage bloquées par rapport aux autres et n'arrivent pas à se lancer sur la scène. L'emploi de ce terme est effectivement utilisé à bon escient : car la solution est de se lancer, comme en improvisation, de ne pas réfléchir car cela bloque notre imaginaire, mais au contraire, de se jeter à l'eau, se laisser embarquer par la langue de Novarina, les sons des mots afin de laisser vagabonder son esprit. Il faut essayer de « comprendre » les noms des créatures, de les interpréter afin d’en créer une vision personnelle et originale. Il est ressortit de cet exercice que dans l’Acte Inconnu c’est notre imaginaire qui est mis à l’épreuve, il s’agit en effet de « mimer le rien » et de « combler le vide ». Beaucoup d’élèves disaient que ça ne raconte rien mais que ça parle. Mr Dieudonné à mis l’accent sur la notion de « ça » qui est l’interprétation de notre inconscient. Comme peut le faire le rêve ou le théâtre de l’absurde, les sujets abordés par Novarina sont profonds mais sont traités avec décalage. Nous en revenons à la conclusion que même si la pièce ne représente rien, elle parle. La question que nous nous sommes donc posés est la suivante : comment ne pas faire n’importe quoi tout en était incroyablement libre. Les solutions trouvées sont notamment de chercher et donner un sens , des connotations et des signes aux mots. Il faut se laisser imprégner et faire un travail sur les mots, en nous, les explorer et se raccrocher à eux puisqu’ils sont la substance de la pièce et notre unique matière. Proprement, l’unique solution se trouve dans le mot imaginaire. De là nous est venue une multitude d’idées. En effet l’écriture de Novarina renvoi inlassablement aux choses élémentaires tel que le corps (il dira notamment dans une de ses théories sur le théâtre : « Le public, c’est l ‘économie qui le passionne. C’est-à-dire la manière dont l’acteur se dépense pendant la durée du spectacle. L’acteur, il double, il triple, quadruple le régulier battement sanguin, le circuit des liquides »). Comme nous l'avons dit, le théâtre de Novarina, c’est un théâtre de l’élémentaire, on pourrait presque dire du primitif. Les liquides, la terre, autrement dit tous les matériaux ou les éléments rudimentaires, nous sont apparus comme une évidence pour notre projet. Dès que ce point fut abordé, il agit comme un déclic et les idées ont foisonné. Travailler avec de l’eau, de la boue ou encore des éléments relevant de la sensation physique (semoule, farine, peinture...) faisait déjà presque partie intégrante de notre projet. Il nous est également venu à l’esprit, l’idée de travailler sur une bâche blanche posé au sol, et de dessiner au fur et à mesure dessus avec nos matériaux de façon à créer un dessin, plus même, un monde, celui de Novarina. Nous trouverions ainsi le moyen de représenter concrètement l’univers de l’auteur. De plus, nous avons imaginé nous servir de ce dessin géant en le relevant du sol afin de l’accrocher au mur et de l’utiliser avec les deux autres pièces que nous devons aborder, Corneille et Eschyle. Nous avions effectivement trouvé un moyen intéressant de lier les trois pièces, ce qui est une question particulièrement difficile à réaliser dans notre travail. Après cette heure particulièrement riche en idées et en solutions, nous avons fait un habituel échauffement du corps et de la voix, car comme le dit Novarina, le corps est la chose essentielle chez l’acteur. Nous avons par la suite reprit l’exercice des « créatures » où nous l’avions laissé la semaine précédente. Comme nous avions fini par le faire la fois passée, nous étions toutes sur scène, ce qui nous permettait de mettre davantage en œuvre le fait de foncer sans réfléchir, ou tout du moins sans rien préparer. Ainsi, nous étions plus rapides, plus précises, en d’autres termes, plus efficaces. Nous avions "chopé le truc", la gène s’était évanouie et avait laissé place à l’amusement et au plaisir. Après avoir plus ou moins mis en place la première tirade d’Agnès, nous avons continué la suite de la partition. Un nouveau problème s’est alors posé. Comment s’approprier la parole, la langue de Novarina? Il faut en effet trouver la motivation de notre présence sur scène. Afin de positionner l’adresse, il s’agit de chercher la raison de prise de parole, trouver en quelque sorte « une figure de parole » afin de répondre à la question : « qu’est ce qu’on dit ? ».

Extrait d'Analyse Pacifique

Pacifique est le titre de la dernière création du danseur et chorégraphe Nasser Martin-Gousset. Ce spectacle chorégraphié nous plonge directement dans l'univers du célèbre agent double : James Bond. Ce sont effectivement ses histoires qui nous sont racontées, nous plongeant ainsi dans un monde d'armes à feu, d'explosions, de dissimulation, et principalement de jeux de rôles. Tout cela se passant dans un cadre autour de l'eau. Nous pouvons ainsi nous demander comment les éléments de mise en scène et les chorégraphies des acteurs permettent de nous immerger dans un univers cinématographique? Quels en sont les références, et qu'apportent-elles au spectacle?



Dans la mise en scène de Martin Gousset, l'élément le plus important et le plus visible, est une géante vague en bois, de couleur sable. Les danseurs, afin d'entrer sur le plateau, glissent dessus et s'incarnent ainsi sur le plateau. Nous utilisons ici le terme incarner, car c'est en effet une sorte de naissance qu'opèrent les comédiens en dévalant la pente. Une fois arrivés en bas, ils prennent vie autour de la table qui occupera le centre du plateau. C'est en quelque sorte un passage, comme un rituel. De plus, cet élément de mise en scène est un appui très conséquent pour les danseurs. Il donne une dynamique au corps très importante et permet de rythmer les mouvements. Mais le fait le plus évident face à cet objet est sans nul doute sa notion de sauts périlleux et donc de cascades. Nous avons dit que l'univers emprunté était celui de James Bond, et les glissades que peuvent opérer les danseurs nous plongent directement dans ce monde d'explosions et d'actions. Elle sert également de "lieu" afin de situer les comédiens, lorsque ceux-ci se trouvent sur le pont du bateau. Dans la mise en scène, cette vague est l'élément majeur sur lequel repose l'ambiance recherchée. L'ambiance qui règne est, nous l'avons dit, centrée sur James Bond. Mais un écho très fort qui se dégage du spectacle est le rapport à L'eau. En effet dans la mise en scène, on remarque que l'eau, la mer, est omniprésente. Tout d'abord parce qu'une grande partie de la pièce se déroule sur un bateau. On retrouve l'ambiance de l'eau avec le naufrage, dans les dernières minutes, avec la plage idyllique. L'eau est également présente avec le jeu des sons et des lumières. Une lumière bleue est quasi systématique sur le plateau. Elle vire parfois au rouge pour mimer le drame, la sirène, ou le naufrage. Quant au son, il contribue lui aussi à cet environnement lorsque l'on entend le bruit de l'eau, qu'elle soit calme ou agitée, paradisiaque ou meurtrière. Et bien évidemment, la vague que nous avons interprété comme le plongeon dans la vie, signifie tout aussi bien le plongeon plus terre à terre, autrement dit, le saut dans l'eau. Dans tous Les James Bond, nous retrouvons l'idée glamour de l'eau et de la plage. Martin Gousset dira que ce plongeon renforce l'idée "d'action" dans les films. Il interprète cela comme une sorte de chasse au trésor dans les profondeurs maritimes.
Lors du naufrage, nous rejoignons le sentiment d'une sorte de déluge, comme une apocalypse. C'est en effet une référence biblique qui est renforcée avec les danseurs et leur nombre treize. Nous pouvons bien entendu faire le lien avec le Christ et ses douze apôtres. Face à cette apocalypse nous sommes confrontés à l'accusation et la condamnation de la violence, qui est au centre de la pièce. La pièce serait alors un appel à la paix que nous retrouverons dans le titre Pacifique.
On retrouve aussi sur le plateau un grand nombre de mannequins, avec lesquels les danseurs s'amusent, dansent... Ces poupées, tout comme la vague, nous plongent dans l'univers du célèbre agent secret. Elles représentent l'univers des années 70' des vieux films, avec les perruques de couleurs vives et les vêtements d'époque. Mais les mannequins permettent en outre de donner une dimension plus importante au spectacle en agrandissant le nombre de danseurs, déjà au nombre de trois. Cela permet de créer cette notion de jeux de rôles, de dissimulation. Les danseurs se cachent parmi eux, dansent avec eux, autrement dit, ils jouent avec eux. Face à cette explication, les mannequins seraient davantage des marionnettes, manipulées, tout comme le sont les personnes dans la vie. Elles symbolisent une idée systématiquement reprise dans James Bond, celle de la manipulation. Ces pantins sont angoissants, leurs corps raides et leurs faces inexpressives, inhumaines, donnent une atmosphère froide. Elles rappellent l'absence de vie et donc la mort.
Quand aux acteurs et à leurs costumes, le choix et très simple et très soft, des costumes pour les hommes et des robes sombres pour les filles. Une fois encore, nous retrouvons l'ambiance de James Bond, d'autant plus que les costumes, tout comme pour les mannequins, se réfèrent aux années 70' et donc aux films de Bond. Cet aspect est renforcé par les coiffures des comédiens qui, elles aussi, se rapportent de ces années.
Les danseurs pratiquent très souvent un mouvement d'ensemble, comme un mouvement de corps de masse. On pourrait parfois se demander s'ils représentent chacun un personnage où si au contraire ils forment un chœur. Une tension permanente est observée dans leur corps, liée aux armes à feu qu'ils ont continuellement dans les mains ou pointées sur eux. Malgré cette tension, une dédramatisation de l'arme à feu est observée. Elle est davantage perçue comme un jouet. Cela pourrait signifier une banalisation de la violence de nos jours.



Dans le spectacle de Nasser Martin Gousset, Pacifique, la clef est sans doute l'image. Tout comme au cinéma, on retrouve une sorte de mouvement d'ensemble, basé sur le visuel. On pourrait parler en effet d'un genre de "dessin". Nous pouvons prendre en exemple la dernière scène, qui se passe dans le pacifique. C'est une image d'ensemble, rappelant la toute première. Elle est basée sur les placements, le graphisme. Cette dernière image est un clin d'œil au titre. Alors que durant toute la pièce, une contradiction s'opère face à celui-ci, avec l'utilisation des armes à feu, le naufrage, les meurtres, les poupées manipulées, lorsque la dernière image est formée, nous retrouvons l'univers du titre, que toute la pièce s'est efforcée de faire oublier.

Analyse de Spectacle : Pacifique/Nasser Martin-Gousset/Sartrouville


La création de Nasser Martin-Gousset, loin des rêveries colorisées des sixties et d’une exubérance kitsch certaine, ouvre la porte des extrêmes, au nouvel Hollywood, celui de la flamboyance, de la profusion et de la libération sexuelle. C'est le temps des excès symboliques et picturaux à la Dali, du psychédélisme futuriste à la Vasarely, de l'explosion des formes et des couleurs et… de James Bond, «l'Espion», «le Séducteur ». Danseur d'exception, chorégraphe singulier et collaborateur de longue date de Sasha Waltz & Guests, Nasser Martin-Gousset nous présente un héros mythique du cinéma, James Bond en nous entraînant dans une aventure passionnelle et noire où les gestes, tant précis que fluides, se fondent dans la sensualité, le crime et les combats à mains armées très stylisés.

Pour commencer, le chorégraphe a installé sa représentation dans un décor épuré, sobre aux couleurs dominantes sobres en mettant en valeur « plusieurs arrêts sur image » des différents danseurs sur scène. Une majeure partie de son décor était représenté par un seul et même élément : Une gigantesque « vague » de bois qui prenait toute la scène du théâtre et qui était la clé pour inciter les spectateurs à imaginer mais aussi à voir du spectaculaire. Une vague faisant référence à une matière fondamentale de ce spectacle de danse : l’eau, élément fluide et inquiétant. Tout autant que les relations des groupes de danseurs et de danseuses.Toutes les palettes du bleu, de la mer scintillante aux dégradés du ciel nous invitaient à plonger dans les fonds de l’image, les eaux troubles des séries noires.Une eau matricielle, bleu émeraude ou insaisissable grâce aux nombreux jeux de lumière qui possédaient un rôle assez essentiel dans cette création. Avec beaucoup de subtilité et de précision, chaque changement de « couleurs lumineuses » mettait en avant un nouveau passage des péripéties de James Bond représenté par plusieurs danseurs. En harmonie, tous soigneusement habillés d’un costume gris, ils laissaient imaginer, par leurs chorégaphies précises, leur virilité mais aussi leur séduction. Des danseuses les accompagnaient dans leurs mouvements avec délicatesse, féminité et élégance. Leurs costumes, accordés aux différents tableaux des aventures de James Bond reflétaient nettement l’esprit des années 70 et les situations du héros. De ce fait, nous pouvions observer des robes de soirées luxueuses, décorées de paillettes et colorées portées par les danseuses, compagnes du héros, et encore et toujours des costumes aux couleurs sobres et parfaitement bien coupés pour les multiples Bond. La fidélité des films de l’agent secret était bel et bien présente.

De plus, nous distinguions des jeux de rôles, jouant entre masques et apparences, propices aux rencontres incongrues et aux situations décalées. Ainsi, défilait devant mes yeux ébahis par tant de beauté artistique et grâce à mon imagination, les lieux et les paysages qui sont tous les endroits fétiches et clairement représentatifs de l’univers du grand et viril Bond. Nous pouvions donc imaginer par ces jeux lumineux une sorte de bar-vaisseau ou une belle plage du Pacifique où régnaient tranquilité et rêverie dans une esthétique « pop acidulé » mais aussi un « crash » d’un bateau qui laisse derrière lui des survivants anéantis. Dans ces diverses danses, glamour et violence sont les ambiguités de l’agent double, figure du héros confronté à la femme, l’une de ses raisons de vivre.

Séance n° 5 du jeudi 14 octobre

Notre séance de jeudi fut la cinquième de l’année. En début de séance, nous avons fait un retour sur le journal de bord de Camille et nous nous sommes replongés dans l’exercice du déséquilibriste. Ensemble, nous avons pu faire plusieurs constats :

- Le déblocage se fait grâce à l’improvisation. Il ne faut pas trop réfléchir, ne pas avoir peur du ridicule et se lancer sur le plateau (phase d’expérimentation). Il faut se raccrocher aux mots, les explorer et les malaxer. Ensuite, nous devons réveiller notre imaginaire. C’est grâce aux mots et à notre imagination que se fait la naissance des différents personnages (« on mime le rien »). De plus, les différents thèmes (l’amour, la mort, la guerre, la maternité) nous aides à cela et ressortent des mots même si ça ne veut rien dire. Il n’y a pas d’histoire mais des paroles. Ce texte parle de façon détourné, crypté et déplacé. Il remet en cause l’habitude de la parole (« ça ne raconte rien mais ça nous parle de façon crypté »).

- On constate que le mot revenant constamment est « la machine ». En effet, le texte est une grande machine à penser ainsi que notre corps. Nous sommes une machine à parler, à jouer et à imaginer. C’est pour cela qu’il faut chercher quelque chose dans les noms et rêver dessus.

Ensuite, nous avons mis en place plusieurs directives de travail. Tout d’abord, il faut jouer sur les matières (eau, peinture, terre, glaise) et jouer avec l’autre (effet marionnette). L’idée de la bâche a été évoquée et approuvée. En effet, cela permettrait de créé une fresque au sol grâce aux matières et à notre imaginaire (création d’un monde). L’idée du graphique rappellerait la peinture de Novarina. De plus, la réalisation d’une œuvre pendant le spectacle rappellerait l’incompréhension du texte et la mise en valeur de la parole (naissance de quelque chose). Pour découvrir le monde de Novarina, Monsieur Dieudonne nous a proposé de voir diverses expositions comme le musée sur l’Art brute aux Halles Saint Pierre (expositions de tableaux par des peintres n’ayant aucune formation) et le musée Dali.
Au début de la deuxième heure, nous avons échauffé notre voix. Nous avons dit les syllabes de diverses façons avec des intonations différentes. Puis, nous devions passer chacun notre tour sur le plateau et Marc nous donnait un exercice par rapport au langage. En effet, nous devions soit raconter notre journée le plus vite possible, soit reprendre l’histoire et les mimiques de la personne précédente ou soit raconter une histoire en borborisme. J’ai trouvé cet exercice difficile. En effet, je devais imiter le borborisme de Laurine. J’avais l’impression de ne plus rien contrôlé au niveau du langage et de me répéter. Mais, j’ai trouvé cet exercice assez drôle, même si le souffle et le rythme est assez difficile à tenir. Ensuite, nous avons refait l’exercice du déséquilibriste. Par rapport à la semaine dernière, des idées ont été reprises mais beaucoup d’autres ont été créées. Pour ma part, au début le blocage était présent même si l’exercice n’était pas une découverte pour nous. Puis, j’ai fait place à mon imagination et j’ai arrêté de me sentir ridicule. De plus, en observant les propositions de mes camarades, je me suis mise en confiance et j’ai pu montrer diverses créatures. Nous avons ensuite continué de jouer l’acte I. Nous nous sommes penchés sur le personnage d’Assia, l’esprit chantant. Le texte dit de manière chanté était un vrai problème et créa un blocage. Mais, Marine proposa de jouer un air simple et répétitif à la flûte. Jane et Assia ont alors dit le texte ensemble, en restant neutre. Les paroles et la musique ne faisait qu’un. Puis, nous avons décortiqué le texte d’Alice : le vivant malgré lui, pour comprendre le sens des mots. Ce personnage est comme le metteur en scène et doit dire le texte distinctement pour se faire entendre et comprendre. Enfin, pour finir nous avons étudié le personnage de Nataly : le bonhomme Nihil. Ce personnage entend frapper au plafond et au plancher comme s’il y avait quelque chose sous la scène. L’esprit va réveiller les morts (parallèle d’Hamlet de Shakespeare). Plus les séances passent et plus nous avançons dans l’univers étrange de Novarina. Nous apprenons l’art du langage novarinien et toutes les difficultés que cela engendre au niveau du rythme de parole et de la diction des mots. Je pense que nous commençons vraiment à nous plonger et à prendre du plaisir dans ce théâtre verbal et physique.
Anastasia Foucher

Extrait d'analyse de spectacle : Pacifique, de Nasser-Martin Gousset.

(Nasser-Martin Gousset est un chorégraphe reconnu pour ses travaux sur les postures. Dans son dernier spectacle de danse, intitulé Pacifique, le chorégraphe plonge le spectateur au cœur des années 70 et dans les mystères de l’Océan Pacifique, de l’eau, et de la fluidité. Il s’inspire notamment pour sa nouvelle chorégraphie de l’univers cinématographique, et créer une atmosphère tirée des séries noires, des polars. En réalité, nous pouvons voir au travers de ce projet un hommage rendu par le chorégraphe au célèbre James Bond, héros qu’il apprécie certainement beaucoup).

La scène s’ouvre sur un plateau plongé dans l’obscurité, et sur un groupe de danseurs immobiles face au public, perchés en haut d’une immense vague, qui n’est autre qu’une rampe de skateboard en bois installée pour l’occasion. De part et d’autre de cette rampe sont notamment installés des mannequins, qui se confondent avec les danseurs. Le spectacle commence lorsque chaque danseur a glissé en bas de la rampe, s’arrêtant directement dans une posture bien précise. La troupe de danseurs apparaît alors à la lumière, t est comme présentée aux spectateurs. Le mouvement qui est la base du travail de Nasser-Martin-Gousset se reflète donc au travers de la scénographie. Il a choisi une rampe sur laquelle les danseurs peuvent glisser, grimper, et effectuer de nombreuses cascades. Mais elle rappelle également le thème de l’eau puisque cette rampe s’apparente en effet à une gigantesque vague : c’était donc l’élément indispensable à la réalisation de ce projet.

Les danseurs se placent et se réunissent tout d’abord autour d’une table qui serait plutôt un bureau, puis ils changent de postures de manière saccadée et fluide à la fois. Tout le groupe ne fait presque qu’un. Vêtus en hommes et en femmes d’affaires, ils semblent tout droit sortis d’un film d’espionnage, comme nous le montre la photographie ci-dessous. Le groupe de danseurs ressemble en effet à un groupe d’espions, en plein travail. Le langage ici, est celui du corps, les danseurs ne parlent pas, ou très peu. Le spectateur comprend très vite que comme dans tous bons films d’action, il est question d’une « mission » à exécuter. Le chorégraphe réussit à créer en effet au travers du monde de la danse, une intrigue, une histoire, d’ailleurs un peu cliché : celle d’un groupe d’espions en mission, à la recherche d’une femme blonde. La particularité des danseurs est que du fait de leur métier, leur apparence physique correspond tout à fait à celle des agents secrets tel que nous pouvons nous les figurer. Le spectateur assiste à un vrai film d’espionnage muet : il assiste à l’entrainement des espions puis les suit dans l’exécution de leur mission. Les corps des danseurs en parfaite synchronisation, s’entrechoquent, se bousculent. La synchronisation des danseurs est telle que l’on croirait que l’on croirait presque qu’il s’agit non pas de danseurs mais de machines, de robots. La chorégraphie révèle une vraie violence se basant sur l’instinct et les pulsions (accentuée notamment par les effets de lumières et la musique).

(Dans ce spectacle énigmatique, le chorégraphe Nasser-Martin Gousset explore le mouvement et la fluidité du mouvement en mélangeant le monde de la danse , du cinéma et de la musique. Le titre choisit par le chorégraphe pour ce projet évoque bien d’une part le thème de l’eau notamment avec le naufrage et la dernière scène où les « héros » se retrouvent sur la plage. Mais on peut également y voir une ironie de la part de celui-ci, puisque contrairement à son titre Pacifique, cette création presque déjantée du chorégraphe est loin d’être aussi paisible : elle est au contraire pleine de violence, d’actions et de rebondissements. Le chorégraphe veut nous en mettre pleins les yeux, en captivant le spectateur comme si il était au cinéma devant ce qui serait un thriller poignant et intéressant à la fois. Nasser-Martin Gousset a monté ce projet avant tout pour se faire plaisir, et pour partager son amour de la danse, tout comme des polars).

Extrait d'analyse de spectacle: Pacifique M/S Martin-Gousset Apostrophe


Pacifique, de Nasser Martin-Gousset.


Contrairement à toutes les autres pièces de théâtre que nous avons vus, celle-ci est très différente. Premièrement ce n’est pas une pièce de théâtre puisque c’est de la danse, cependant bien que ce soit essentiellement de la danse, comédie et théâtralité sont présentes. Le spectateur est plutôt surpris par la scénographie: devant nous, sur le plateau est posé uniquement une grande vague en bois, cette vague rappelle alors l’idée du titre « pacifique ». Cette vague en bois nous rappelle et nous renvoie donc à la mer, l’océan. Le thème le plus récurrent est celui de la mort, en effet plusieurs éléments, objets, décors et déplacements font que ce thème est très souvent mis en avant. Le metteur en scène a surtout utilisé le thème de James Bond pour se guider dans sa démarche. En effet, nous retrouvons tout ce qui rappelle James Bond: les armes à feux, les cascades, les clowns, les mannequins et même la musique. Dans un premier temps nous pouvons analyser et nous concentrer sur la scénographie et ce qu’elle apporte sur scène et à la représentation. Comme nous l’avons déjà dit, l’immense vague représentée en plein milieu du plateau (qui est d’ailleurs le seul grand décor) se réfère aux vagues de la mer donc au pacifique. Mais cette vague apporte également l’idée de naissance ou renaissance. C’est un décor dans lequel les danseurs peuvent glisser, ainsi il y a le rapport à la vague de l’eau sur laquelle on glisse dessus mais également au glissement qu’effectue l’enfant pour sortir du corps, ventre de sa mère. Mais beaucoup d’autres éléments se cachent derrière ce décor, comme le dit Martin-Gousset pour lui ce décor, vide et grand, est comme une grande page blanche sur laquelle on peut dessiner. De plus, nous avons pu remarquer qu’ici la relation à la fiction et au cinéma est extrêmement importante et présente: en effet, les corps des danseurs sont quelques fois comme des robots, ainsi le spectateur se demande s’il est dans un milieu réel ou de fiction. Avec le graphisme des corps, la précision de leur geste et le décor cette représentation se place dans celle de l’image. Il n’y a que par l’image que l’action se comprend. Dans un premier temps comme nous l’avons vu, ce n’est pas une pièce de théâtre puisque c’est de la danse et ce sont les corps qui nous parlent. Ainsi ici, tout se dit et se comprend par la gestuelle des danseurs et par l’image qu’ils nous donnent. Simonide de Céos disait « La danse est une poésie muette », avec cette citation nous pouvons directement faire un lien entre la danse et la parole: en effet, dans le théâtre il n’y a pas que la parole qui est importante, qui conte et qui dit: la présence du corps du comédien et ses gestes le sont tout aussi. C’est donc par le corps et les mouvements que se crée l’histoire de Pacifique. Mais ce n’est pas tout, Corneille disait que c’est à travers la fiction qu’apparaît le réel, et que la vérité fait surface. Ainsi, ici grâce à cette vague et à la fiction que forment les corps, mais avec la fiction même du théâtre, le metteur en scène permet de plonger son spectateur dans une ambiance de fiction pour mieux comprendre le réel. Notamment, nous pouvons prendre l’exemple des armes à feux: comme le disait Nasser Martin-Gousset, lui-même lors de l’entretien, ces armes apportent deux univers totalement opposés mais très important à la fiction et à la compréhension. Premièrement le révolver apporte au corps une tension qu’il n’a pas sans cet objet-ci, le corps subissant une tension il devient alors plus dynamique. Le révolver apporte également le sujet de la menace et de la protection de soi-même. L’arme apporte donc ici ce côté dangereux et interdit comme dans les fictions ou les films, cependant l’omniprésence de cette arme pendant toute la durée de la représentation, fait qu’il y a une dédramatisation de l’objet. Le spectateur ne conçoit plus cette objet comme dangereux mais plutôt comme un outil de travail afin de créer la pièce et créer cette ambivalence entre le réel et la fiction. Ainsi, il représente presque un jouet et retire donc toute la tension et la réalité que contient cette objet dans la vie réelle lorsqu’il est utilisé. De plus, en utilisant les armes à feux sans cesse, le metteur en scène à choisi de ne pas brusquer ou choquer son spectateur; cependant derrière ce « masque » se cache la dure réalité d’un monde de guerre, ou justement le drame existe. C’est souvent au travers du ridicule et du rire que les hommes font passer les plus sombres fléaux de la vie et du monde, je pense qu’ici c’est ce qu’à chercher à montrer Nasser Martin-Gousset. Enfin, il y a un autre décor qui vient confirmer cette idée de fiction: sur les deux côtés de la vague et du plateau, il y a des mannequins exposés. Ces mannequins sont présents tout au long de la représentation, ils sont présents afin d’incarner la fiction, l’irréel mais sur tout la mort. Dans James Bond le thème de la mort, du danger est récurent, avec la présence des mannequins ce thème est alors mis en place. Ces mannequins ont une valeur figurative qui de plus crée un ambivalence entre le vrai et le faux, la vie et la mort. Cette représentation de danse a donc plusieurs thèmes qui y sont évoqués: la mort, le danger, la fiction, l’eau et le pacifisme. (Qui se réfère au titre) Un autre point que nous pouvons aborder c’est celui du pacifisme. Cette représentation de danse est avant tout une critique en vers la violence. En effet, de nos jours la violence de toute sorte est présente et souvent tabou. Martin-Gousset à donc chercher à critiquer ce pacifisme par plusieurs moyens. D’un part grâce aux armes à feux le thème de la violence et du danger est omniprésent. Comme nous l’avons vu antérieurement, l’omniprésence des armes fait qu’elles sont dédramatiser, du coup le spectateur n’est plus surpris par celles-ci: c’est un peu ce qui se passe dans la vie réelle avec le pacifisme. Les armes sont tellement présentes dans les gangs, ou durant la guerre, que certaines personnes ont pris l’habitude de voir ces armes sans même se rendre compte du danger qu’elles peuvent apporter. Je pense surtout aux Etats Unis ou les armes sont autorisés. Dans certains pays elles sont interdites, mais dans ce pays presque tous les habitants possèdent une arme chez lui. Ainsi ces phénomènes de société font que tout est dédramatisé, ainsi dans cette mise en scène Martin-Gousset cherche à faire comprendre à son spectateur qu’il ne faut pas prendre à la légère la possession d’une arme. De plus, le révolver vient ici ajouté ce thème de la mort: une personne possédant une arme possède le « droit » de vie ou de mort sur une personne. Ainsi, en utilisant cet objet à tout bout de champ il permet de faire comprendre implicitement qu’au fond c’est un réel danger. De plus, depuis le début nous pouvons voir qu’en réalité il n’y a pas réellement de rapport entre le titre du spectacle et l’histoire qu’elle raconte: en effet nous sommes pas vraiment au cœur d’un pacifique, sur un bateau ou dans l’eau, nous sommes plutôt sur terre en train de nous battre pour obtenir ce que nous voulons. Ceci-dit là ou il y a un rapport entre tout cela, c’est que dans chaque James Bond du cinéma la relation avec l’eau est toujours présente. C’est cependant plus vers le final qu’enfin nous assistons à des actions qui se rapportent au thème de l’eau: les danseurs sont sur un paquebot et ils s’échouent. Ainsi ils se retrouvent à la mer, cependant c’est bientôt la fin de la représentation, du coup nous pouvons suggérer l’idée que c’est lorsque nous arrivons sur mer, à destination, et sur une île desserte que tous les problèmes sont réglés. En effet, à la fin les danseurs ne sont plus en tenu de costar, très chic et classe, mais ils sont en maillots de bain, ainsi ils ont effectué leur mission. Le titre donc Pacifique est essentiellement un titre qui se réfère à la libération d’une pression sociale que peuvent subir les agents (secrets ici), mais aussi au pacifisme comme nous l’avons dors et déjà étudié. Ainsi, les costumes sont très révélateurs de l’action comme de l’histoire. Après avoir parler de la scénographie, des décor et des costumes, nous pouvons nous intéresser aux danseurs et sur tout au nombre qu’ils sont. Nous savons qu’il y a 13 danseurs sur scène, pour Martin-Gousset ce nombre n’est pas choisi au hasard. En effet, après l’entretien, nous comprenons qu’en faite ce nombre se réfère à la Bible: notamment à Christ et ses 12 apôtres. Cependant, le chiffre 13 est aussi joint au chiffre de la mort et de la renaissance. C’est donc un autre thème qui vient surgir ici, le spectateur comprend qu’il y a un jeu entre la fiction et le réel (comme nous l’avons déjà expliqué), les danseurs se tirent dessus sans réellement mourir, puisqu’ils se relèvent aussi tôt. C’est donc le côté enfantin et dédramatisé qui vient encore une fois s’imprégner. La référence au Christ pourrait nous faire penser à l’idée de la renaissance, comme nous l’avons dit. Ce que je veux dire, c’est que si nous croyons au Christ et à ce qu’il est dit dans la Bible, alors nous pouvons rejoindre le Christ aux danseurs: en effet ceux-ci ne meurent jamais même après avoir reçu des balles dans le corps. Il y a donc un côté « show » du cinéma qui est présent, mais l’idée de la renaissance et de l’immortalité viennent s’ajouter également.


A travers cette analyse, nous avons pu développer plusieurs éléments clefs pour comprendre ce spectacle de danse. Bien que le thème principal soit celui de James Bond, au fond de tout cela se cache une réelle critique de la société et de ce qui nous entoure. En effet, Martin-Gousset chercher à créer chez son spectateur un peu de pacifisme envers toute cette violence, mais dans le seul but que lorsqu’il se réveille il se rende compte des actes et du danger de cette violence. Il essaye donc de créer comme un électrochoc chez son spectateur. Quelques fois il est plus facile de se rendre compte des choses implicitement qu’explicitement. Ainsi c’est un spectacle qui, au premier abord ne semble pas être une critique de la société, mais si on essaye de dégager les pistes de travail et ce que les corps nous amènent, on se rend vraiment compte de ce qui se cache derrière toute cette mise en scène. 

Analyse Pacifique Nasser Martin-Gousset/L'Apostrophe (extrait)


Idée originale mise en scène par Nasser Martin-Gousset


Le rideau s’ouvre sur un décor simple en apparence mais qui en réalité est rempli de sens. Une piste en parquet ayant le forme et l’apparence d’une rampe pour skate sert en réalité à nos montrer l’évolution des personnages et des relations entre eux suivant leur façon de glisser ou de « jouer » avec le décor. De plus, au niveau du décor il y a neuf mannequins répartis sur les côtés de la rampe dont les personnages se serviront vers la fin du spectacle ; ils servent à nous montrer le fait que l’apparence est ce qui prime sur la sincérité dans le monde hostile dans lequel nos emmène Nasser Martin-Gousset. Et cette idée qu’il a du monde ressort justement au moment où le vrai et le faux se mêlent quand les comédiens se servent des mannequins. A part cela, une grande table rectangulaire est présente, les hommes se serviront de cette table comme d’une machine. En effet, on remarque qu’un homme à l’aire de diriger un peu les autres et les manipule de plus en plus (ils répètent ses gestes et adhèrent à ses directives) : c’est le côté manipulateur de la société qui ressort comme une machine. Les personnages semblent être différents après avoir été entraînés par le tourbillon de la table.


Les costumes rappellent les années 70 du cinéma Hollywoodien et des vieux James Bond dans toute leur classe et leurs extrêmes : ce sont pour les hommes des costumes noirs et pour les femmes des robes ou jupes courtes dans des tons primaires et avec de grands talons aiguilles. Il y a encore une fois le jeu sur les apparences et les manipulations ; une scène illustre très bien ceci c’est la scène d’une attaque « d’agents » sur une femme et un homme dont l’homme fini par retourner sa veste.


De plus la musique de James Bond en fond nous met encore plus dans une tension et une impression de jeu d’identité de la part des personnages. La musique accélère et précipite aussi beaucoup l’action.


Un jeu de lumière est d’ailleurs beaucoup lié à la musique ; le rouge et le bleu sont tout le temps présents, bien qu’ils s’opposent, ce sont les couleurs les plus utilisées. Le bleu rappelle l’eau qui est un élément essentiel puisque la rampe du décor a la forme d’une vague qui entraîne les personnages dans un mouvement uniforme et de plus en plus fluide. Et le rouge nous fait penser au sang et donc à la violence du monde que nous expose Nasser Martin-Gousset.


Du côté des accessoires, le revolver est très utilisé, cela donne une tension et une dynamique aux corps, il instaure également une distance avec le danger. De plus, le fait qu’il soit utilisé aussi souvent et de manière non contrôlée et surtout qu’il inflige une sorte de « fausse » mort, cela fait penser à un jouet pour enfant. On a l’impression d’assister à une partie de jeu d’enfant.



Pendant la rencontre avec Nasser Martin-Gousset après le spectacle, il nous a expliqué certaines intentions de mise en scène que je trouve intéressant de rappeler. Il nous a confié son envie absolue d’avoir seulement 13 danseurs sur scène et non plus ou moins car il avait la volonté de transmettre une idée de mort et de renaissance. Ou encore le rapport religieux et évident du naufrage du bateau qui pour lui était un rappelle du déluge et donc au Christ et à la religion. Il nous a aussi parlé de l’ironie du titre Pacifique car il montre dans on spectacle son environnement hostile et dans une sorte de guerre permanente.



Pour conclure, je dirais que le metteur en scène a voulu mettre en avant la violence et les contradictions du désir masculin qu’inspirent les femmes dans le monde hostile de Pacifique ; il fait également apparaître le côté manipulateur de la femme face au cynisme de l’homme dans un monde dirigé par des hommes.

Extrait d'analyse de Pacifique Nasser Martin Gousset par Marine


Novarina me fait penser à un eccyclème humain pour la présentation des cadavres d'Agamemnon et de Pacifique de Nasser Martin Gousset est une démonstration de danse. Dans cette représentation on trouve comme principaux thèmes ceux du James Bond des années 70, celui de l'eau et de l'identité.

L'approche de la vague:

Au début de la représentation nous entendons une sirène de caserne de pompiers retentir. Nous avons ici une alerte donnée. Cette alerte plonge le spectateur dans un moment d'attente, retenu par cette alarme angoissante. Il s'attend à quelque chose, car l'alarme ici peut remplacer les 3 coups au théâtre. La chorégraphe nous donne l'illusion d'être au cinéma. Le film commence. On voit alors une forme de mise en abîme du théâtre dans le théâtre, ou ici du cinéma. Nous plongeons vers le reflet de la vie. Vie factice remplie d'apparences trompeuses. Pacifique est le reflet de notre vie. Elle reflète comme l'eau peut prendre la fonction de miroir. Mais dans une eau agitée tel que dans l'océan Pacifique regarder ne suffit par car le reflet reste abstrait, déformé. C'est pourquoi il nous faut nous immerger totalement. Cette alarme prend alors l'allure d'un conseil: "Prenez votre respiration, nous allons bientôt plonger." Cette alarme implique donc le spectateur dans la représentation, elle le prévient de l'arriver de la vague qui se prépare à s'abattre sur nous.

La traversée de la vague:
Nous passons ensuite sur le bateau où sont introduits des mannequins qui font guise de partenaires. Ceci incite l'aspect du faux. Les relations ne sont que des couvertures, des camouflages. Le fait que les mannequins ne tiennent pas sur leurs pieds montre qu'ils jouent bien un rôle de marionnettes. Introduisant le thème du déséquilibre tout comme la catastrophe du bateau qui coule. Le bateau de rêve se transforme en cauchemar. La réalité refait surface. Les personnages sont confrontés à la rampe sur le plan physique et à la vague sur le plan psychologique. Ils perdent l'équilibre. Ce qui avant était leur élan leur tremplin, sur lequel ils étaient à l'aise devient leur calvaire. Ils ne parviennent pas à remonter la pente, à traverser la vague. La réalité est trop dure. Ils chutent. Ce déséquilibre montre la finesse de l'épaisseur entre le factice et le réel. Le déséquilibre, la chute, démasque et peu nous ramener dangereusement à la réalité. Ce retour brutal mime le mouvement de la vague lorsqu'elle s'écrase sur nous. La claque de l'eau lorsqu'elle s'abat, c'est la claque de la réalité qui nous rattrape. La traversé de la vague est une étape dangereuse, et difficile.

Pacifique est une belle leçon de vie. Notre monde est rempli de mascarades et d'apparences superficielles. Pacifique est la métaphore des péripéties de l'océan de la vie. Pacifique exprime l'étroitesse entre le réel et le superficiel. Il n'y a qu'un pas pour passer de l'autre coté, mais la réalité est beaucoup plus dure à affronter lorsqu'elle nous rattrape.


Tableau de Joseph Mallord William Turner (Tempête de neige en mer) cassandre